19 mars 2014

PixelHumain 03/19/2014

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    • 87 % des Français estiment qu’on a besoin d’un vrai chef en France pour remettre de l’ordre
    • 86 % (toute tendance politique confondue) estiment que l’autorité est une valeur qui est souvent trop critiquée.
    • Ce sentiment que ce besoin d’autorité est partout plus présent : en politique bien sûr, où le système favorise la primauté des représentants au détriment de toute forme de démocratie participative, mais plus encore dans le monde du travail, où le système favorise toujours plus une organisation pyramidale fondée sur le contrôle.
    • l’internet ne nous annonçait-il pas une nouvelle remise en cause des autorités ? Ne nous promettait-il pas le règne des collectifs auto-organisés, l’innovation ouverte, l’organisation distribuée, libre et autonome ? Pourquoi l’intelligence collective, démultipliée par le réseau, n’est-elle pas parvenue à bouleverser les rapports d’autorité classiques ? On peut même se demander pourquoi elle semble même les avoir renforcés. Que s’est-il donc passé ?
    • De plus, nous avons tendance à élire comme chef des personnes égocentriques, narcissiques et qui ont une grande confiance en elles, des traits de personnalités qui seraient plus fréquents chez les hommes que les femmes.
    • Freud soulignait déjà combien les disciples remplacent leurs propres tendances narcissiques par celles de leurs chefs, de sorte que leur amour pour le leader est une forme déguisée de l’amour-propre, ou un substitut à leur incapacité à s’aimer eux-mêmes.
    • Quel que soit le domaine, les meilleurs leaders sont pourtant souvent des gens humbles… C’est ce qui explique que les incompétents soient plus souvent promus à des postes de management et de direction que des gens compétents.
    • Est-ce à dire que notre rapport à l’autorité en politique ou dans l’entreprise est lié au rapport que nous avons eu à l’autorité de nos propres parents ?
    • En France, comme dans les autres pays méditerranéens, la majorité des managers envisagent la direction, le management de manière coercitive, c’est-à-dire dans le but d’obtenir un acquiescement immédiat des salariés
    • Alors que dans d’autres pays, notamment ceux de l’Europe du Nord, le chef est là pour faire émerger la décision collectivement
    • les écoles de management ne forment pas à l’humain
    • Selon lui, la grande responsable est l’école, qui continue de faire de la sélection par l’obéissance inconditionnelle aux règles
    • L’intelligence connective
    • le désir de liberté et le désir de communauté.
    • Le but devient alors de viser un idéal commun et d’en tirer un plaisir maximal
    • On a longtemps pensé, suite aux pionniers que le renversement des structures sociales, politiques et hiérarchiques allait pouvoir se faire par la simple technique.
    • Peut-être que cela s’explique quand le processus prend le pas sur les hiérarchies, c’est-à-dire quand le respect des process devient la principale règle de fonctionnement des organisations. Si nous doutons des hiérarchies, les processus qui leur ont succédé nous proposent des modes d’organisation encore plus stricte, tout le contraire de ce qui favorise la coopération.
    • 30 à 50% du temps des managers est dévoué au contrôle des employés.
    • Reste que le simple fait que le contrôle soit potentiellement réalisable suffit à donner aux salariés le sentiment qu’il est effectif. La réalité du contrôle dépend donc avant tout de sa perception.
    • les entreprises aujourd’hui sont confrontées à trop de management et pas assez de leadership.
    • A force d’exiger des salariés et des fonctionnaires de se conformer le plus strictement possible aux prescriptions de leur poste, on leur inculque un attachement viscéral aux règles, bien au-delà de la simple adhésion pragmatique.
    • mesurer si, dans une compétition de code, les équipes auto-organisées en ligne étaient plus efficaces que les équipes coordonnées et organisées hiérarchiquement. Au final, estiment les chercheurs, les équipes auto-organisées en ligne fonctionnent mieux et se révèlent plus efficaces et plus performantes que celles auxquelles on assigne une procédure.
    • Les recherches sur la collaboration médiée par la technologie montrent que si les technologies sont utiles pour gérer les routines, les choses pratiques, les tâches de coordination impersonnelles, elles demeurent mal adaptées aux interactions complexes.
    • le terme d’intelligence collective pose deux problèmes : celui de l’intelligence et celui du collectif.
    • “Collectif suppose que ce soit massif. Or, si les usages d’internet sont massifs, la collaboration, elle, demeure limitée”
    • C’est pourquoi le chercheur préfère parler de “capacité distribuée” plutôt que d’intelligence collective
    • Ce n’est pas l’autorité qui disparait, mais sa légitimité, la façon dont elle est établie, construite. On n’est pas du tout dans la fin de l’autorité, mais dans une discussion sur la légitimité : qui est légitime à construire ou interdire quelque chose ?
    • Du logiciel libre aux théories de l’intelligence collective“, a bien pointé la limite de faire du mouvement du logiciel libre un des laboratoires où se préparerait la société du futur.
    • société open source qu’ils décrivent dans Empire et Multitude.
    • Le rapport à l’autorité n’est pas seulement fonction de ce que l’on juge légitime ou non, il est aussi lié au besoin de “croire”.
    • C’est oublier bien vite combien cela est et demeure un objet de lutte social,
    • Si la réalité du logiciel libre met en pratique des idéaux de déhiérarchisation, l’horizontalité n’est jamais totale et prend des formes très diverses. Même dans le logiciel libre, il y a toujours des hiérarchies qui se recréent.
    • Dans le monde du logiciel libre, l’idéal méritocratique est très fort
    • Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de hiérarchies, mais que celles-ci se recréent sur les compétences et les mérites des contributeurs. Dans les rares grands projets collaboratifs qui marchent (et tous ne marchent pas), on a moins affaire à une destruction des formes hiérarchiques, qu’à la naissance de nouvelles hiérarchies, organisées sur de nouveaux critères, comme le mérite.”
    • La politique c’est le conflit, la mésentente disait Jacques Rancière
    • “Internet devait abolir les distances, accroître la liberté d’expression, augmenter l’intelligence collective, promouvoir le potentiel de la gratuité, décentraliser le pouvoir et résister à tous ceux qui souhaiteraient en prendre le contrôle. Force est de constater que ces finalités touchent à présent à leur fin. Les frontières sont réintroduites. La liberté d’expression est de plus en plus encadrée. Les capacités restent très inégalement réparties. Le pouvoir est plus centralisé que jamais. C’est manifestement à la fin d’Internet que nous assistons. En changeant l’espace, Internet change l’organisation sociale de l’humanité ; et l’humanité, tellement plurielle, ne laissera pas Internet inchangé !
    • On ne fera jamais converger les intérêts de groupes sociaux très différents.”
    • “L’appauvrissement des uns constitue la condition même de l’enrichissement des autres, les dirigeants n’ont pas simplement plus de pouvoir que les dirigés, ils existent de par leur dépossession : dans une entreprise, le manager ne peut se penser et se vivre comme tout-puissant que si l’équipier est pensé et vécu lui-même, parallèlement comme impuissant ; de même dans une collectivité, l’élu ne se vit comme tout-puissant que si l’électeur est pensé comme impuissant. Le pouvoir des uns a toujours pour corollaire l’impouvoir des autres.”
    • Certes, l’intelligence collective, réticulaire, rhizomique, acentrée, décentrée, distribuée… n’a pas encore fait toute la démonstration de sa puissance. Ce n’est pas pour autant que nous devons y renoncer. La confiance, la coopération, l’autonomie et la liberté sont les seuls remèdes à notre “impouvoir”.

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